Le ciel était dégagé et l’ombre de l’aigle se reflétait dans les eaux profondes.
Il y a bien longtemps déjà que le volcan s’était endormi et avait laissé les pluies et les ruisseaux prendre place pour former un lac dans le creux du volcan. Marianne et Guillaume venaient chaque mercredi se promener, faire du canoë comme tous les enfants de la région. Une légende disait qu’au milieu du lac, il n’y avait pas de fond et qu’un jour un jeune prince avait disparu englouti à jamais dans ses profondeurs. La légende dit même que seuls ses gants blancs flottaient sur l’eau, que parfois, au loin, on entendait le prince chanter un air d’antan : « Gente dame ».
La légende disait toujours qu’avant chaque événement nouveau, l’aigle des mots tournoyait au-dessus du lac comme pour mieux prévenir les imprudents.